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vendredi 3 juin 2011

Temoignages d'ici et d'ailleurs

Une indignados de Barcelone : 

Depuis 2 semaines, le campement des indigné-e-s occupe la Plaça Catalunya dans le centre de Barcelona.
Au debut, avec un discours très citoyen genre "indignez-vous", la dynamique collective basée sur la démocratie directe (les reus générales de parfois 5 ou 6000 personnes prennent les décisions au consensus -40), l'autogestion de l'espace (avec des dizaines de tentes bibliothèque, garderie, salle de classe, cuisine, hacklab, jardin potager, clinque, et un sans fin d'autres initiatives) et l'autonomie a peu à peu donné un caractère profondément révolutionnaire (?!) à cette révolte...
Tous les secteurs en lutte, santé, logement, féministes, éducation, etc. se regroupent ainsi dans la 40aine de commissions thématiques (rassemblant entre 10 et 150 personnes). C'est un peu compliqué à raconter en deux mots mais en gros des milliers de personnes de tous horizons, générations et manières de voir le monde, partageant un même malaise et une même rage se sont rencontrées et à tâtons ont construit ensemble l'espace autonome le plus immense, hétérogène et enthousiasmant que j'ai jamais vu. Et le pouvoir tremble un peu...
Ce matin la police est venue pour "nettoyer" la place en vue du match de football de demain (ici le Barça c'est une véritable religion).
A 7h, les centaines de personnes qui dormaient sur place se sont ainsi vu encerclées par la police, pendant que les services municipaux detruisaient toutes les structures et remplissaient leurs camions de nos affaires.
Rapidement ont commencé à se rassembler des centaines de personnes solidaires et le nombre n'a fait qu'augmenter pour arriver à peut-être 10000 autour de 13h.
La masse est assise, coude a coude, pour empêcher les camions de passer et la police charge violemment. Plusieurs centaines de personnes reçoivent les coups mais résistent aux cris de "la place est au peuple !", "nous n'avons plus peur !" "el pueblo unido jamas sera vencido!"... La passion pour ce campement visible dans le regard des gens se transforme en énergie collective. Avec des fleurs ou avec des cris, assis ou en face en face, chacun-e à sa manière, s'organise et s'oppose aux agissements des flics.
Peu à peu la police agit de manière complètement insensée en tirant par exemple au flashball sur des pacifistes assis par terre et ce devant les caméras de télévisions. Face à cela, l'intelligence collective et la détermination des gens rassemblés est impressionnante. La foule encercle peu à peu toute la place et les flics se replient pour protéger leur dispositif et le centre de la place.
La tension monte progressivement et tout en gardant une attitude "non-violente" les gens poussent tout autour pour pénétrer sur la place.
Pas à pas, avec calme et avec force la foule avance sur le cordon policier. Celui-ci est débordé de partout mais essaye un moment de garder ses positions en frappant à tout va. Avec les coups reçus, la rage des manifestant se fait chaque fois plus forte et c'est finalement complètement paniqués que les flics doivent se replier vers leur camion.
Ils sont poursuivis sur 500 mètres par la foule en colère et euphorique.
La place est reprise et des milliers de personnes qui hurlent "ici commence la révolution !". Certains journalistes se font eux-aussi virer de la place pendant qu'il est fermement conseillé aux autres de ne pas mentir sur les faits de ce matin aux cris de "Télévision = manipulation !".
Alors voila la place est au peuple ! Depuis Barcelona nous vous invitons à occuper les places, à débattre et conspirer ensemble, à déborder la normalité !

Commentaire d’un Montpelliérain :

"Difficile de décrire ce qui se produit à Montpellier comme partout ailleurs.
Je crois qu'il faut voir les choses simplement. Des sursauts populaires se traduisant en actes révolutionnaires gagnent des territoires.
Ce que l'on a pu analyser, dire et décrire de la crise politique et démocratique s'exprime par des mobilisations plus ou moins fortes, mais surtout immédiates. En Espagne, la colère est puissante, les plates-formes revendicatives dénoncent la subordination des institutions à l'économie de marché, la police sévit brutalement.
En réalité, les populations arabes, espagnols, portugaises, grecques,  françaises expriment, à des stades différents, leur détermination à se ré-approprier la politique, la vie politique, les affaires politiques,  hors du marché et hors des rapports capitalistes.
Toute une frange de personnes non organisée qui s'implique dans les rassemblements et actions diverses semble avoir atteint le stade du basculement. Le dégoût, l'indignation, le repli, la haine, vont peut-être basculer vers de l'action collective, seule capable, là, de mettre un coup de frein nécessaire à la décomposition des régimes au profit de le bourgeoisie et à l'écrasement des classes opprimées.
On ne sait pas de quoi demain sera fait, mais il est clair que nous sommes à une phase où le système capitaliste traverse une période de contradiction. Il génère la force agissant pour sa destruction. Et cette force est en train d'augmenter, elle se solidarise par delà les frontières car les besoins d'émancipation coïncident.

Maintenant, il faut aussi voir la réalité.
À Montpellier, 50 personnes se mobilisent à peu près chaque soir en continue aux Assemblées Générales en plein cœur de la ville, sur la place de la comédie.
Le mouvement est loin d'être massif, néanmoins il semble s'enraciner. Les anars, majoritairement jeunes, donnent la tonalité des AG populaires et se retranchent derrière un cadre sans organisation. Ensuite il y a des zonards (terme non péjoratif) et peu de militants organisés. Un ensemble très déstructuré se détache du tout.
Pas de bases revendicatives en travail, beaucoup d'échanges liés à l'organisation de la mobilisation, une refus de rentrer dans du détail. Globalisons, globalisons, et agissons... Il y a du tâtonnement rafraîchissant et une volonté de prendre le temps de réinventer, sans forcément savoir où aller, là il faut faire attention car un mouvement peut pourrir comme cela.
Néanmoins, il y a un peu plus d'affluence et l'information des AG quotidienne et du campement permanent circule bien. Quelques commissions ont été créées, mais une seule pour l'instant thématique tourne autour du régime politique actuel et de la démocratie. Le nerf de la guerre est dans la revitalisation de la démocratie, certes, mais plus loin c'est du régime qu'il est question. Plus de Vième république, de quelle république voulons-nous.
Il est nécessaire aussi de faire prendre conscience que le régime politique n'est pas un entité dissociée du système économique car le système de classe et les diktats du capital handicapent en permanence l'action politique. C'est pour cela qu'il faut s'en prendre au système aussi, le décortiquer et amorcer  son dépassement.

Je ne peux que m'émerveiller devant tant de courage et de détermination révolutionnaire avec une rapidité inattendue.
En France le mouvement essaye de prendre de l'ampleur, pour l'instant il en est à un état embryonnaire concret mais traverse tous les esprits, interroge et bouscule tout le monde. La colère est présente, les assemblées et occupations tentent de s'enraciner dans chaque ville. À paris, ils sont près de 1000 chaque soir à se réunir. À Marseille, la mobilisation à pris de l'avance et s'est re-créé une agora populaire comme vous le faite de l'autre côté des Pyrénées. Il se pourrait que 50 villes soient touchées en France. À Lyon une répression similaire à celle qui a eu lieu place Catalunya à Barcelone s'est abattue. À Montpellier, ville ou j'habite, les assemblées réunissent 50 personnes, un campement s'est monté, mais il y a encore beaucoup de fragilité en dépit de la détermination de ceux qui investissent l'espace public. Le mouvement ressemble à une révolte de saturation, assez de la politique pour une minorité, assez de démocratie confisquée, assez de corruption, le peuple veut et doit se mêler des affaires publiques. À ses débuts, le mouvement est majoritairement jeune et très romantique, voire même déstructuré, il faut réinventer le présent comme on réinvente l'amour. Donc, on ne sait pas. La plupart des gens veulent prendre le temps d'échanger et d'éclairer les injustices insupportables du monde actuel, ancrer l'action dans une démarche de changement révolutionnaire de l'ordre établi. Des repas collectifs, des ateliers, des commissions se mettent en place. Les formations politiques et syndicales traditionnelles de gauches sont en dedans et en dehors; à la fois à comprendre, partager et tenter de structurer l'expression majoritaire; à la fois à ne pas être en phase avec un mouvement sans but précis, sans protocoles, bien que bien déterminé à arrêter le système.
L'information circule par elle-même je pense, les médias semblent disqualifiés. La balle commence vraiment à être dans les mains du peuple car les conditions sont réunies je pense pour que les masses s'emparent de leur destinée sans le concourt indispensable des médias. "

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